S’équiper : bien choisir votre salopette

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Parce qu’elle protège le ventre, véritable thermostat du corps, la salopette est l’un des éléments cruciaux de la tenue du marin. Il est important de bien la choisir car elle vous permettra de rester au chaud, au sec et vous apportera beaucoup de confort. Selon votre programme et quelques critères techniques, vous pourrez trouver le meilleur compromis.

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  • Comment évaluer la qualité d’une salopette ?

Les 3 critères de qualité d’une salopette sont proches que ceux d’une veste de quart :

  1. L’imperméabilité : elle va dépendre à la fois de la qualité des composants du tissu (ne visez pas en dessous d’une étanchéité > à 10.000 mm de colonne d’eau) et de la possibilité de régler au maximum le serrage des chevilles et de la taille, permettant de limiter les entrées d’eau.
  2. La respirabilité consiste à évacuer la vapeur d’eau issue de la transpiration (laquelle est passée précédemment dans les deux premières couches de vêtements voir le principe ici) tout en bloquant l’entrée de l’eau liquide extérieure. La condensation étant évacuée, le corps reste au sec malgré les efforts, la chaleur etc. Cette fonction est assurée par une membrane respirante, à savoir un film ultra-fin composé de multiples pores plus petits que les molécules d’eau mais plus grands que les molécules d’eau… Les salopettes bas de gamme à une couche ne sont pas respirantes (pas de membrane), mais les deux et trois couches si.
  3. Le confort réside dans la possibilité d’ajuster la salopette à votre anatomie et aux conditions (cf supra) mais aussi à bénéficier de protections sur les zones sensibles Les renforts de genoux et fessiers doivent être larges, solides, anti-dérapants et souples. Le Cordura a fait ses preuves en la matière. Quelques astuces de conception peuvent aussi faciliter l’enfilage ou le déshabillage, l’ajout d’éléments de sécurité… Le poids de l’équipement est aussi un élément de confort, favorable à la montée en gamme
  • Investissez à la mesure de vos besoins

Selon votre pratique actuelle mais aussi à venir (anticipez une évolution, vous garderez votre équipement plusieurs années), il peut ne pas être utile de choisir le nec plus ultra.

  1. Si vous naviguez en côtier, principalement à la journée, vous avez certes besoin d’imperméabilité mais pouvez avoir moins d’exigences sur la respirabilité. Comme vous n’irez pas naviguer de nuit ni au large, vous aurez aussi le choix d’éviter les conditions extrêmes. Dans ces conditions un matériel d’entrée de gamme, souvent à une couche ou deux couches (type Tribord) peut vous convenir, et votre portefeuille vous dira merci.
  2. Pour les croisières et navigations semi-hauturières, en cabotage ou en régate, vous allez être exposé(e) plus certainement à la pluie et transpirerez un peu probablement. Par contre, vous serez encore en mesure de vous abriter rapidement en cas de conditions extrêmes. Une salopette moyenne gamme à deux couches (type Marinepool) fera alors l’affaire. Lors de l’achat, vous veillerez à sa légèreté et à la qualité des renforts aux genoux et aux fesses (généralement en Cordura) qui deviendront très utiles.
  3. En navigation hauturière, vous subirez les conditions météo car vous naviguerez pendant plusieurs jours (ou semaines) et vivrez à bord 24h/24. Le confort deviendra un vrai facteur de plaisir et de sécurité. Qu’il fasse grand soleil ou très froid, vous vivrez pleinement votre navigation avec une salopette offrant la meilleure respirabilité, la meilleure imperméabilité et la meilleure ergonomie.  Bref, c’est le moment de casser votre tirelire pour vous offrir du haut de gamme à trois couches et sans hésiter du vrai Gore-Tex (type Musto, Henry Lloyd…) !

Bref, plus vous naviguez longtemps et loin, plus vous ressentirez des manques et aurez besoin de monter en gamme. Vous pouvez aussi bien sûr vous offrir le top du top même pour des sorties à la journée : vous ne vous en porterez pas plus mal ! Sur le fond, quand on voit les prix du milieu de gamme, il y a parfois de quoi hésiter à payer un peu plus pour être sûr d’avoir de la qualité. Il faut garder l’esprit ouvert car au détour d’une promotion, vous pouvez avoir le top au prix du moyen (par exemple à la fin d’un salon du Crouesty, nous avions trouvé des salopettes MPX de Musto à -30%)

Il est possible également de mixer. Comme on porte une majeure partie du temps un seul des éléments du ciré, la veste ou la salopette, selon vos goûts investissez sur le vêtement que vous utilisez le plus ! Combiner une salopette haut de gamme avec un ciré jaune ne serait pas pertinent. Mais une salopette bas de gamme avec une veste moyenne gamme ou une veste moyenne gamme et une salopette haut de gamme, ça marche ! La dernière hypothèse est d’ailleurs mon choix personnel, car je porte très souvent le bas mais le haut uniquement quand ça mouille fort !

  • Les petits « plus » qui font la différence :

Chaque marque tente de se distinguer par de petites différences qui apportent plus de sécurité ou de confort. Voici quelques éléments de confort que vous pourriez apprécier sur votre future salopette :

  1. Des coutures soudées (thermocollées) plus étanches que la moyenne.
  2. Des poches latérales « repose-mains » garnies d’une chaude et douce polaire
  3. Certains modèles sont adaptés pour permettre aux hommes et aux femmes d’aller plus aisément aux toilettes : on y trouve un zip prolongé et à double sens sur la face avant pour les uns, une ouverture facile par derrière pour les autres…
  4. Enfin on peut adjoindre sur certains modèles des genouillères en mousse et c’est un vrai « plus » notamment en régate ! Il existe aussi des pantalons seconde couche, avec genouillères intégrées, à mettre sous la salopette (notamment chez Tribord).

Pour conclure, voici deux conseils pratiques en or massif :

  1. Primo, rincez à l’eau douce votre salopette comme votre veste de quart dès le retour de chaque sortie, pour en ôter le sel et préserver la respirabilité. Mais ne la lavez jamais en machine, avec de la lessive et encore moins de l’adoucissant ! C’est le meilleur moyen de « boucher » le tissu respirant.
  2. Secundo, si des velcros ou les bretelles de votre salopette se détendent ou « partent en vrille », ce n’est pas pour autant qu’il faut courir en racheter une. Si vos couches de membranes sont toujours ok – quand c’est ko, on commence à voir des bulles qui se forment entre les couches – faites réparer les zones abîmées par une couturière (surtout pas un shipshandler qui vous prendra 4 fois le prix !). J’ai ainsi fait remettre à neuf ma propre salopette MPX, pour 35 euros chez ma couturière, quand le ship m’en demandait plus de 140 euros ! Il estimait que les bretelles et velcros valaient bien un tiers du prix de la salopette… Hallucinant, non ?

Et vous, quelle salopette accompagne vos plus belles virées ?

Crédit Photo : Alain Favroul

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